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Tout en conservant une réelle cohérence générale, chaque album d’Arctic Monkeys porte en lui les couleurs d’un lieu, un lieu qui donne sa patte aussi bien aux chansons qu’à la production, un lieu qui permet au groupe de se renouveler sans jamais se perdre ; et la musique des anglais devient une musique du milieu. Le voyage qui avait débuté dans les ruelles sombres de Sheffield (« Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not »), puis qui avait posé ses bagages dans le métro londonien (« Favourite Worst Nightmare »), pour finalement s’envoler vers le désert américain (« Humbug »), se prolonge aujourd’hui en Californie.

La Californie est une région où les rayons apaisants du soleil ne tardent pas à bruler la peau si l’on n’y prend pas garde, une région où la pop sensible se retrouve vite compromise par des riffs heavy et une batterie qui ne tient pas en place, et c’est tout cela qu’on retrouve sur « Suck it and see ». La torpeur hypnotique, les ambiances lourdes et chargées, l’envie de rester coller au sable et de citer Black Sabbath, tout cela a disparu pour laisser place à un esprit plus rock’n’roll et à un fun plus spontané. C’est le retour aux mélodies catchy et aux refrains très sûr d’eux ; un peu trop parfois.

Dans ses meilleurs moments, Arctic Monkeys s’adapte bien vite au décalage horaire et livre des chansons au songwriting raffiné qui n’emmènent que rarement l’auditeur sur les sites les plus touristiques (« Black Treacle »). Malgré la pression, les anglais évitent avec aisance les nombreux pièges qui se dressent sur la route de ceux qui ont grillé trop tôt leurs meilleures cartouches : les compositions ne négligent jamais les structures, se détournent de la facilité et toisent du regard les trop tentantes incursions électroniques (comme celles qui ont lestées le dernier Strokes).

Mais parallèlement à ce travail implicite, on sent que le groupe ne veut pas non plus se prendre trop au sérieux, qu’il cherche à retrouver la fraicheur et la légèreté des débuts, et c’est peut-être là que le bât blesse ! Car si le talent d’écriture d’Alex Turner est à même de supporter tout un album, il se craquelle dès que celui-ci essaye de désintellectualiser sa musique : les textes perdent alors en intérêt (« Brick by Brick »), les mélodies les plus faiblardes sont celles qui se retiennent le plus vite (le refrain de « The Hellcat Spangled Shalalala ») et la cause rock’n’roll défendue par Steppenwolf n’en sort pas grandie (« Don’t Sit Down ‘Cause I’ve Moved Your Chair »).

Malgré ces journées perdues à retrouver ses marques et à nier le mal du pays, Arctic Monkeys continue de constituer un bel album photo plein de clichés qui transpirent à la fois la nostalgie et la joie de l’instant présent. On retrouve les instantanés à la « I Bet You Look Good on the Dancefloor » / « Brianstorm » (le revigorant « Library Pictures » ; comme par hasard le titre le plus haletant du disque), les portraits de groupe chaleureux (« All My Own Stunts » avec l’intervention de Josh Homme en fin de parcours) et enfin des photos d’identité réalisées via un photomaton déglingué (« Piledriver Waltz » retravaillé à partir de celle d’Alex Turner pour l’album « Submarine »).

A défaut d’être pertinent et/ou touchant à chaque titre (le lourdingue « That’s where you’re wrong » où l’ombre de Johnny Marr n’arrive pas à masquer le côté stade), Arctic Monkeys conserve cette cohésion qui prouve que le groupe a une vision très clair de son itinéraire de voyage ; on ne s’arrêtera pas à chaque escale mais on suivra avec attention le chemin parcouru.

Note : 6/10

>> A lire également, la critique de l’ami Joris sur Tasca Potosina

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