En finir avec les jours noirs d’Effie Black : aux racines du suicide
Publié le 22 août 2025 aux éditions Le Gospel. Traduit par Adrien Durand.
Après une enfance difficile, abîmée par des violences intrafamiliales, Jessica Miller a réussi à trouver sa place dans le monde, sans se débarrasser définitivement des pensées sombres qui l’assaillent, et qui complexifient ses histoires d’amour avec les femmes. Chercheuse en psychobiologie, la jeune Anglaise, cynique et parfois asociale, travaille sur les populations animales dont certains membres mettent volontairement fin à leur jour pour favoriser la pérennité de l’espèce. Une quête à travers laquelle elle cherche des réponses à ses propres questions, son existence personnelle ayant été marquée par deux suicides – celui de deux amis proches –, et une tentative de suicide qu’elle a fait échouer – celle de son père. Jessica veut donner du sens au geste fatal via lequel certains se retirent la vie. Mais bientôt une ombre plane sur son quotidien. Le malheur s’accroît. Le suicide rôde à nouveau.
À la fois enquête scientifique, qui prend le contrepied des idées reçues, et véritable guide pour se frayer un chemin à travers la dureté du monde, En finir avec les jours noirs d’Effie Black est un roman aussi étrange que précieux, qui réalise le grand écart entre l’obscurité de l’existence et la lumière qu’il ne faut cesser de chercher. En cela, c’est un texte à la fois terriblement mordant, et en même temps généreux et optimiste. Une sorte de roman initiatique, forgé dans la contre-culture, qui, sous une épaisse couche de noirceur, offre de vraies propositions pour aller mieux.
Intime comme un récit autobiographique, mais construit et structuré comme un roman à rebondissements, En finir avec les jours noirs s’inscrit merveilleusement dans la ligne éditoriale des éditions du Gospel, qui continuent de creuser le sillon d’une littérature à fleur de peau, qui s’épanouit dans les marges, tout en recherchant la vérité des existences.