Aa
X
Taille de la police
A
A
A
Largeur du texte
-
+
Alignement
Police
Lucinda
Georgia
Couleurs
Mise en page
Portrait
Paysage

Paris / Du 16 octobre 2008 au 22 février 2009. La collection José Berardo, qui compte 862 œuvres, est à l’origine de cette exposition qui pourrait être sous titrée « 80 œuvres, 4 pièces, 4 thématiques, 11€, 30 minutes ». Manifestement, le musée du Luxembourg a eu l’occasion d’avoir une partie des œuvres de la collection Berardo et a décidé d’y greffer un thème. Comment donner du sens aux 80 œuvres tirées des 862 ? Et bien tout simplement en essayant de récréer à travers elle une histoire de l’art. Typiquement une fausse bonne idée !

L’exposition est divisée en quatre pièces : le surréalisme, l’art abstrait, le pop art et une salle « divers année 60 ». Chacune des pièces commence sur les habituels mots censés donner du sens à l’ensemble, mais ici on est plus dans de la rhétorique scolaire qui donne l’impression de lire un article sur Wikipedia où l’on ne pourrait pas cliquer sur les liens, que dans les textes fouillés de Beaubourg. Au final, on n’y comprend rien. D’un côté le postulat de base est de partir du principe que les gens n’y connaissent rien et d’expliquer qui sont les artistes à l’origine des mouvements. Mais de l’autre côtés, des points plus « techniques » comme le fait que l’art abstrait soit une réaction au surréalisme sont complètement éludés. Ainsi on parle des CoBrA comme s’il s’agissait d’un mouvement connu de tous alors que juste avant on nous a expliqué que l’art abstrait commence avec le « sans titre » de Kandinsky. Un peu comme si j’expliquais qui était Kurt Cobain mais que je tenais pour acquis que tout le monde connaisse l’existence du sludge.

Alors bien sûr, l’exposition réunit de très belles pièces : « Le couple » d’Oscar Dominguez, « Le gouffre argentée » de Magritte, du László Moholy-Nagy, du Mondrian. Mais sans même parler des œuvres qui ne me touchent pas (Jean Hélion, Victor Servranckx, Max Bill) l’exposition laisse un goût très désagréable de flou et de bâclé, impression confirmée par la dernière salle fourre-tout où l’on retrouve expressionnisme abstrait, art minimal, etc sans jamais comprendre les subtilités entre les différents courants. Au risque de paraître inculte, je ne comprends pas par exemple pourquoi le « monochrome bleu » de Klein se retrouve dans la salle pop art. Au final, c’est tellement mal foutu que le néophyte pourrait croire que le surréalisme, l’art abstrait, le pop art sont trois courants très proches que seule la démarche peut dissocier. Pour une expo qui voulait expliciter l’art de « Miro à Warhol » c’est plutôt raté.

Heureusement que le cours se termine sur l’inquiétant « Portrait de Jacqueline » de Julian Schnabel.

Note : 4/10

Image, Tom Wesselman, “Great American Nude”, 1963. Musée Collection Berard, Lisbonne.