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HEROES – Volume 3 : Villains

Par Benjamin Fogel, le 23-12-2008
Cinéma et Séries

[ATTENTION SPOILERS MASSIFS] La saison 2 de Heroes avait été une grosse déception à cause d’un scénario qui s’étalait en longueur et à une histoire qui manquait de tension dramatique. Néanmoins, elle donnait quand même envie d’y croire et laisser espérer que remis dans le contexte de l’intégral de la série elle aurait du sens. Et c’est exactement ce qu’il se passe. Dès le première épisode de la saison 3, tout est oublié, tout semble reprendre du sens. « Generations » n’étaient qu’une charnière permettant d’introduire « Villains ».

La thématique de cette saison 3 se fonde sur deux notions : sur le fait qu’il y a dans chaque personne un héros et un méchant et qu’un jour ou l’autre chacun devra choisir son camp ; et sur le fait qu’il existe une formule permettant de donner des pouvoirs à n’importe qui. L’enjeux est donc le suivant le monde serait-il meilleur si tout le monde avait des pouvoirs ou si ceux si étaient détruits à jamais ? Un enjeu classique pour le monde des nerds, déjà beaucoup mis en scène dans le monde des animes autour de l’évolution technologique, mais particulièrement bien traité ici.

Les 14 épisodes de cette saison 3 défilent alors à tout allure. Les nouveaux personnages trouvent vite leur place (Arthur, Daphné, Elle, Flint, Usutu…), l’intrigue va à l’essentiel et tout concorde pour mener à bien le scénario. Les évolutions de certains personnages sont surprenantes (Sylar et Mohinder en tête). L’ambiance et la qualité de réalisation sont plus qu’au rendez-vous. La série gagne en violence sans perdre les phases plus détendues avec Hiro et Ando. Il y a de jolis moments de violence et de belles scènes d’émotion, notamment lorsqu’Hiro retrouve sa mère sans le passé.

En terme de scénario, pour une série qui se permet autant de voyages dans le temps (le sujet le plus casse-gueule pour les scénaristes) Heroes ne commet pas trop d’impair. Ce que l’on reprochera le plus est qu’en voulant recentrer l’intrigue, certains personnages ont plus ou moins disparus de cette saison 3, je pense à Mikah, West, Caitlin, Monica, et surtout à Hana qui, nous le savons tous, aura un rôle à jouer dans tout ça (cf les graphics novels) mais qu’on a pas revu depuis la saison 1. On reprochera aussi un flou sur la création de la compagnie et sur la façon dont Angela et Arthur géraient leur pouvoir et la manière dont ils sont apparus (l’épisode dans le passé ne tient pas trop la route), et on émettra également des réserves sur des révélations un peu faciles et inutiles comme la fraternité entrer Meredith et Flint.

Mais ce qui plait vraiment dans Heroes, c’est ce respect de la mythologie des supers héros. Le fait qu’Arthur Petrelli le père de Nathan et Peter soit le vrai méchant de cette saison 3 est particulièrement bien amené, et la logique scénaristique veut que dès la saison 1 on pouvait s’attendre à ce retour, car depuis le « Luke, je suis ton père » il se doit d’en être ainsi.

Sans vouloir m’engager sur les spoilers de la saison 4, et sans vouloir présumer de la fin d’Heroes, je crois néanmoins qu’on peut supposer la chose suivante. Les trois grands méchants (Arthur Petrelli, Adam Monroe et Sylar) de la série étant morts, et la série développant peu à peu le mythe d’une tragédie, il semble implicite que Nathan sera désormais le super méchant de la série, absorbé dans sa quête d’un monde meilleur et dans ses ambitions politiques. De là, pour être la grande série qu’il prétend être, Heroes se devra de finir sur une scène finale apocalyptique où Peter assassinera son frère.

Note : 8,5/10