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MORSE de Tomas Alfredson

Par Benjamin Fogel, le 10-02-2009
Cinéma et Séries
Avec son côté film d’auteur fauché, avec ses plans discrets sur la misère d’une banlieue de Stockholm, avec ses personnages aussi tristes que chaleureux, avec ces pulls de mauvais goûts issus des années 80, avec ce froid qui ne cesse de s’abattre, « Morse » a tout l’air d’un film au contexte social fort. On pense dès le départ au cinéma de Lucas Belvaux, « La raison du plus faible » en tête.

Puis très vite, on ne s’est plus où donner des sens. Film de vampire, polar sanglant, photo de l’enfance, histoire d’amour, « Morse » brasse à tour de bras plusieurs thématiques exigeantes. D’un côté, il y a donc Eli, une vampirette de 12 ans, capable de trancher des membres avec sérieux et culpabilité, et de l’autre Oskar, petite tête d’ange qui se fait martyriser à l’école. Chacun d’eux recherche chez l’autre quelque chose qu’il n’a pas ; ils sont mutuellement l’ami imaginaire rêvé, celui qui aidera à traverser le dur monde qui sépare l’enfance de l’adolescence.

Magnifiquement écrit et scénarisé, « Morse » arrive à dégager une certaine forme de poésie dans la noirceur de son propos. Fin, plein de retenue, le film a par exemple la bonne idée de ne jamais trop en dire sur Eli et sur les relations avec son père. Les scènes ne sont jamais trop démonstratives et les thématiques vampiriques utilisées avec parcimonie.

J’en connais beaucoup qui voudraient réaliser des premiers films de cette classe.

Note : 8,5/10