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LAMB OF GOD – Wrath

Par Benjamin Fogel, le 24-04-2009
Musique
Depuis la fin de Pantera, tout metalleux digne de ce nom cherche désespérément le groupe qui reprendra le flambeau, ce flambeau qui sent encore l’odeur du souffre, ce flambeau où il suffirait d’une étincelle pour le voir s’embraser à nouveau. Pour ma part, j’ai cherché un successeur à Pantera un peu partout : dans Meshuggah, mais ces derniers étaient trop cérébraux ; dans Machine Head mais ils furent successivement trop commerciaux puis trop old school, puis enfin dans Mastodon mais là c’était soit trop éclectique soit pas assez violent. Pourtant le digne successeur de Pantera était déjà là tapi dans l’ombre, produisant des albums agressifs sans plus que ça d’originalité, presque comme de bons texans en quête d’illumination. Du coup je n’y prêtais pas plus attention que ça : des riffs, une batterie qui tape fort, une grosse voix, il en fallait plus pour m’impressionner. Puis avec ce cinquième album tout a changé, Lamb Of God s’est métamorphosé, a trouvé le petit plus qui permet à un groupe de passer d’honnête artisan à leader de son créneau.

« Wrath » est l’album que beaucoup attendait. Un truc violent, illuminé par des riffs à la mélodie sinueuse et par des cassures qui aspirent l’auditeur, bref un truc qui peut prétendre à marcher dans l’ombre d’un « Far Beyond Driven ». Pourtant les choses commencent plutôt mal tant « The Passing » est une intro ultra convenue pour un groupe de ce style avec sa guitare claire typée « on a quand même beaucoup écouté le black de Metallica ». Mais dès « In your words » c’est la révolution : un riff épileptique, la tête qui se met à headbanger toute seule comme prise de convulsions, puis la batterie et les cris de Randy Blythe, ça blaste dans tous les sens. Coup de chance ? « Set to fail » prouve immédiatement le contraire. C’est nerveux, violent tout en restant définitivement rock’n’roll. Et surtout les refrains dégagent une putain de mélodie inexplicable, pas un truc néo, non un truc que seul Pantera savait faire. Même le solo en fout plein la gueule.

A partir de là, on est parti pour une heure de bonheur metallique. « Contractor » est aussi bien death que hardcore, ça part dans tous les sens. Sur « Grace » on a un peu peur que Lamb Of God nous fasse le coup de la ballade mais c’est plus une manipulation à la Opeth. Les titres défilent et le niveau ne baisse pas, bien au contraire on réalise à chaque instant combien Lamb Of God a réussi à nourrir son univers de tous les courants. « Broken Hands » est à deux doigts du pur single grâce à un riff qui reste parfaitement en tête. En plus de sa science réinventée du riff, Lamb Of God déploie une artillerie technique qu’on n’attendait pas de lui. « Dead Seeds », « Everything to nothing » tous les titres déploient une telle puissance de feu notamment grâce à la batterie qui décidément se tape la part du lion sur ce disque. Randy Blythe fait définitivement une super performance, son gros atout n’étant pas l’originalité mais cette capacité à forcer sa voix, à crier sans jamais être ridicule, et surtout à titiller tous les styles. Si vous pensez que ça s’arrête à un moment, je vous conseille d’écouter « Shoulders of your God » le dernier titre.

13 titres, aucun déchet et ce petit truc en plus que tant de groupes ne trouveront jamais. Personne ne n’y attendait mais Lamb Of God pourrait bien être le successeur tant attendu.

Note : 8,5/10