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Pete Doherty a cru qu’il suffirait de rajouter un « r » à son prénom pour que tout soit oublié, comme s’il suffisait que je signe dorénavant mes chroniques Binjmain F pour que toutes mes erreurs de jeunesse (comprendre ces disques que j’ai injustement descendus ou malhonnêtement encensés) soit effacées. Bon allez pas de mauvais esprit, il faut avouer que l’ex-Libertines s’offre ici une vraie résurrection, grâce à un songwriting des plus touchants.

Sur « Arcady », on sent bien que Doherty a des choses a dire, qu’il se rêve en un Bob Dylan décomplexé, en un être libéré de toute contrainte à qui il suffirait d’une gratte et d’un micro pour sortir un disque. Dès « 1939 returning », on se laisse avoir par cette spontanéité et ce côté à fleur de peau. On a beaucoup reproché à Pete(r) Doherty de sortir des disques qui ressemblaient à des compilations de démo, à des chutes de studio. Et bien on ne peut pas dire qu’il ait corrigé ses défauts. Beaucoup de chansons ont un fort potentiel mais sont encore trop brinquebalantes (« I’m the rain », « Salomé ») cependant elles sont sauvées par une production qui bien qu’en faisant mine de ne pas y toucher donne sa densité au disque. Du coup, ça donne beaucoup de très très belles chansons « Palace of Bone », « New love grows on tree » et surtout « Broken love song » qui déploie de belles envolées. Alors oui le garçon s’égare un peu parfois (mais ne se perd pas) dans un personnage qui n’est pas le sien (« Sweet by and by »), mais globalement on y croit.

Doherty a définitivement du talent mais il faut vraiment le canaliser, le pousser à être plus exigeant avec lui-même. Ce jour là, il nous pondra un grand album de songwriting du niveau de ses idoles. Maintenant sa voix hésitante et ses mélodies à la Damon Albarn font de ce « Grace Wastelands » un album qui ne démérite pas et qui prouve combien ce type est plus que l’image que les magazines veulent bien donner de lui. Que les plus méfiants lui donnent sa chance et ils verront que derrières les frasques il y a un vrai compositeur capable de faire la nique à pas mal de jeunes folkeux américains, un compositeur capable de sortir un album qui aura sa place dans mon bilan 2009.

Note : 7,5/10