Aa
X
Taille de la police
A
A
A
Largeur du texte
-
+
Alignement
Police
Lucinda
Georgia
Couleurs
Mise en page
Portrait
Paysage

PRISON BREAK – Saison 4

Par Benjamin Fogel, le 25-06-2009
Cinéma et Séries
[Attention spoilers] Il en fallait tout de même du courage et de l’abnégation pour aller jusqu’au bout des 4 saisons de Prison Break, série en totale roue libre depuis la fin de la 2 ! Après une saison 3 qui parodiait la première (mais pour laquelle j’avais fait preuve de clémence), cette saison 4 devait relever un double défi : réussir à clôturer la série tout en réussissant à trouver quelque chose à raconter sur 24 épisodes.

La saison 4 sera donc celle du « dénouement » et de la vengeance. Tous les personnages croisés depuis le début de la série font leur grand retour, aussi improbable soit-il, pour venir mettre un terme aux activités néfastes de la Compagnie. Si l’on passe sur le retour attendu de Sarah « j’ai fini mon congé maternité » Tancredi et sur celui de C-Note, on reste complètement perplexe devant la réapparition de Kellerman. De toute façon que pouvions- nous attendre d’une série qui semble elle-même ne pas comprendre les tenants et les aboutissants de son histoire, tant il est implicite que les scénaristes n’ont jamais fait le lien entre le fait que la Compagnie souhaitait placer un de leurs agents à la présidence des Etats-Unis et Scylla.

D’ailleurs, ce quatrième opus démarre sur un bug de scénario tellement gros que l’on se demande comment il pourra s’en relever. Dès le premier épisode, on apprend, que le livre sur les oiseaux de James Whistler – fil conducteur de la saison 3 – contenait en fait un plan pour accéder à Scylla, le bien le plus précieux de la Compagnie, et que Whistler l’homme que la Compagnie veut coûte que coûte récupérer vivant car possédant des informations primordiales cryptées dans ce livre, est en fait une sorte d’agent double. La question est donc la suivante : Diable quelle information ce livre était-il sensé contenir pour que la Compagnie tienne tant à le récupérer alors qu’il s’agissait d’un plan pour les détruire ??? S’ils savaient ce qu’il contenait, en quoi avaient-ils besoin de Whistler ? Je sais qu’on n’est pas sur un forum de fan de la série qui décortique tout et n’importe quoi, mais avouons que cette histoire est cousue de fil blanc. (Celui qui trouve une réponse plausible à ces questions fait remonter la note de la saison d’un point !).

Enfin malgré ces erreurs, Prison Break continue de se focaliser sur ce qui a toujours fait la force de la série : une réalisation musclée, des scènes d’action rappelant le meilleur d’Alias, et de la testostérone portée par quelques acteurs à gueule comme Mahone, le Général ou encore T-Bag (même si la personnalité du personnage est modifiée au fil des avancées de l’histoire ; il faut dire qu’il était un peu politiquement incorrect de faire coopérer les héros avec un pédophile pure souche). Le problème c’est qu’au milieu de tout ça, la série fait complètement l’impasse sur le petit plus qui faisait son intérêt, à savoir la relation de fraternité entre Michael et Lincoln : rien n’est creusé, pas même évoqué ; les sentiments restent de l’ordre de la libre interprétation du spectateur et ce même lorsque Michael apprend de la bouche de sa mère que Lincoln n’est pas tout à fait son frère. Les événements ne débouchent sur aucune problématique, aucun axe de réflexion, aucun sentiment.

Ainsi, malgré sa rigueur en terme d’action, Prison Break souffre vite d’un énorme déficit d’émotion. Tout est à l’image du couple Michael/Sarah : froid, lisse, dénuée de tension et de charme. Rarement aura-t-on vu dans une série un couple manifester aussi peu l’un pour l’autre de preuves d’amour. Ni baisers, ni câlins, et encore je ne parle même pas de sexe tant la répugnance pour les femmes de Wentworth Miller transparaît à l’écran.

Finalement seule l’épilogue qui se déroule trois ans plus tard et notamment la scène où tous les personnages (enfin sauf LJ qui avait cours ce jour là) se retrouvent autour de la tombe de Michael arrive à provoquer chez le spectateur un semblant de quelque chose : l’impression d’une finalité sereine, le sentiment légèrement mélancolique d’assister à la toute fin de plus de 56h de visionnage.

Il était implicite que la mort du héros était la seule conclusion digne à cette anarchie scénaristique mais au point où on en était, on est quand même bien content que l’idée ait effleuré les scénaristes.

Note : 4/10