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Décomposition et recomposition dans un monde qui avance trop vite, dans un monde où les disques se consument deux semaines avant leur sortie au lieu de se consommer sur les six mois lui succédant, il est bon de pouvoir compter sur l’inconscient collectif de la blogosphère pour s’assurer de pas passer outre un album même si cela doit se faire avec un décalage temporelle significatif.

Pourtant doté d’une rigueur des plus professionnelles lorsqu’il s’agit des sorties du label Warp, Bibio s’était pourtant faufilé incognito dans une dense foule. Pourtant à bien des égards, « Ambivalence Avenue » est un pont qui aura son importance dans l’histoire du label anglais, car à l’heure de l’ouverture vers d’autres styles (Grizzly Bear, Maximo Park, Gravenhurst, Battles), Bibio produit une folktronica intégrant des influences à la croisée des mondes tout en étant marqué au fer rouge par l’étiquette du label.

« Haikuesque (When She Laughs) » est ainsi une pépite de folktronica qui sur une instrumentation proche de Boards Of Canada dresse un songwriting de qualité, tandis que « Ambivalence Avenue » rappelle inévitablement les être hybrides que sont Animal Collective.

Mais l’influence qui marque le plus les compositions de Stephen James Wilkinson est sans nul doute celle de Prefuse 73, Bibio reprenant le travail de mixité sonore là où son homologue américain a baissé les bras depuis « One Word Extinguisher ». La comparaison est inévitable sur « Jealous Of Roses », « Sugarette » ou encore « S’vive ». Anticon et Jel ne sont pas loin, Kid Koala non plus. La force de l’album et sa supériorité par rapport aux travaux de Scott Herren proviennent évidemment des titres aux contours folks savoureux comme « Abrasion » et « The Palm Of Your Wave », des ritournelles qui s’intègrent comme par magie dans cet improbable univers de turnabilism.

Album riche, doux et truffé de beats, « Ambivalence Avenue » ne révolutionnera pas le son de Warp mais est une étape touchante dans une mutation qui ne cesse de surprendre.

Note : 7,5/10