Aa
X
Taille de la police
A
A
A
Largeur du texte
-
+
Alignement
Police
Lucinda
Georgia
Couleurs
Mise en page
Portrait
Paysage

HATEBREED – Hatebreed

Par Benjamin Fogel, le 06-11-2009
Musique

En 2002, puis en 2003 « Perseverance » et « The rise of brutality » avaient bien trompé leur monde, laissant entrevoir chez Hatebreed un candidat potentiel au rang des machines de guerre metal hardcore. Malheureusement le groupe sombra bien vite dans les clichés inhérents au style et s’enferma dans le carcan de son propre jeu, laissant supposer qu’il aurait mieux fait de se cantonner à ses premiers amours purement coreux.

Ce nouvel album eponyme ne changera pas la donne tant les gars du Connecticut semblent définir l’efficacité comme unique objet de finalité. Riffs rapides, rythmiques qui ne lâchent rien, chant faussement guttural, les éléments sont bien présents et l’illusion est parfaite sur « Become The Fuse » « Not My Master » ou encore « Hands Of A Dying Man ». On peut même dire que sur des titres comme « Between Hell And A Heartbeat » l’inventivité des riffs de Frank Novinec et Wayne Lozinak est loin d’être remise en cause.

Cependant, on finit vite par s’ennuyer tant cet éponyme ressemble à une coquille vide emplit d’une agressivité imaginaire (« Everyone Bleeds Now ») et de backings vocals punk assez peu crédibles (« No Halos For The Heartless »). Le voile est levé et la farce n’amuse plus. Sur « In Ashes They Shall Reap », Jamey Jasta harangue efficacement l’auditeur, rappelant plus Max Calavera que ses idoles hardcore. L’époque des premières parties de Sick of it All semble être un lointain souvenir, et le groupe ne cache plus ses aspirations en terme d’accessibilité.

Uniquement destiné à faire moshpiter gentiment son public en concert, Hatebreed duplique à l’infini une formule éprouvée. Face à un tel manque d’innovation et de prise de risque, on finit par franchement avoir envie de faire autre chose (« Through The Thorns », « Merciless Tide », la classique ballade « Undiminished »). Alors oui « Every Lasting Scar » et le très Slayer « As Damaged As Me » ont tendance à donner le sourire mais il faut dorénavant plus qu’un plissement de lèvres pour me convaincre.

Bête mais puissant, Hatebreed n’arrive donc plus à cacher sous la puissance des riffs son manque de créativité. Comparé à Converge, Hatebreed ressemble de plus en plus à un gamin geignard qui fait tout pour qu’on le remarque. Il faut dire que ce n’est pas très intelligent de sortir un album de metal hardcore à quelques semaines d’intervalle du chef d’œuvre « Axe To Fall » ; un peu comme si Editors sortait ses disques au même moment que Interpol pour bien se ridiculiser ;)

Note : 4,5/10