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Le problème avec la dream-pop, c’est qu’il s’agit d’une musique qui se fonde sur le postulat que vous avez forcement envie de rêver en écoutant un disque, que vous souhaitez à tout pris vous évader. Les nappes de claviers ambiantes sont sensées vous bercer comme la voix d’un sophrologue compatissant, et vous plonger dans une détente physique propice au passage à un état second. Malheureusement au lieu de ressentir la chaleur et le relâchement des muscles, on s’ennuie légèrement et l’esprit divague surtout vers des questions existentielles comme le prochain disque qu’on va écouter (« Lover Of Mine »).

Une mélodie un peu mièvre mais sympathique, un mid-tempo qui joue entre deux eaux, « Zebra » ne vous demande pas de trancher. Il s’écoute sans remarque particulière. Il y a un côté un peu kitsch dans l’introduction de « Silver Soul », l’impression qu’on ne va pas tarder à nous vendre des produits laitiers avec des gens qui courent au bord de la mer défoncés aux champis. Mais on se laisse porter, caresser dans le sens du poil (« Norway »). Les mélodies sont douces et protectrices. Comme un amour dont on se serait lassé, on aime vivre avec sans y prêter attention (« Walk In The Park »).

Pourtant les raisons de la fuite de la passion sont nombreuses. « Real Love » manque d’envie, ne s’offre pas l’opportunité de rester l’unique et ne fais pas plus que ce qu’on attend d’elle. Malgré une première partie un peu convenue, on aimerait à croire que « Better Times » cherche à raviver une flamme en forme de sucreries pop, mais malheureusement le temps a déjà fait son travail. « Take Care » clôture l’album sans l’once d’un pincement au coeur. L’histoire est finie.

Mais la fin de la passion n’est donc pas antagoniste avec le plaisir de vivre ensemble. L’ennui devient ici votre meilleur ami. La passion est remplacée par autre chose. Un autre chose pas désagréable, et forcement lié au souvenir du passé (l’éponyme et « Devotion »). « Used to be » livre une dream pop des plus nobles sur laquelle on croiserait même des relents de Grizzly Bear de par le jeu de batterie à la fois retro et futuriste, tandis que « 10 Miles Stereo » ne cache nullement l’affiliation avec Daniel Rossen au niveau de ses harmonies vocales. Sans posséder la technique des New Yorkais, Beach House a pour lui cette approche des ambiances qui lui permet d’hypnotiser l’auditeur. C’est frais, relaxant mais un chouia vain.

Note : 5,5/10

>> A lire également, la critique de Thibault sur La Quenelle Culturelle