Aa
X
Taille de la police
A
A
A
Largeur du texte
-
+
Alignement
Police
Lucinda
Georgia
Couleurs
Mise en page
Portrait
Paysage

FANTASTIC MR.FOX de Wes Anderson

Par Benjamin Fogel, le 24-02-2010
Cinéma et Séries

Les précédents films le laissaient supposer mais « Fantastic Mr.Fox » en est la confirmation. En choisissant l’animation pure et dure comme moyen d’expression, Wes Anderson prouve que son style va bien au-delà d’une certaine direction d’acteur ou d’un séquençage visuel rapide empli de décors et de plans décalés. Non la fameuse patte « Wes Anderson » vient de trouver son auto-justification. On ne pourra plus dire qu’il ne s’agit que de gimmicks et d’acteurs phares surexploités à envie. Le réalisateur américain y affirme un talent beaucoup plus rare : un humour tout particulier à la fois éclatant et discret.

« Fantastic Mr.Fox » rappelle où se trouve la force de « A bord du Darjeeling Limited » ou de « La Famille Tenenbaum ». Tout n’y est que positionnement humoristique ! Wes Anderson réussit à transférer au niveau du réalisateur l’impact de Bill Murray et de Owen Wilson réunit. Dans chaque phrase, dans chaque plan, il y a un coup direct amplifié par un détail racé (que ce soit en second plan ou via les couches d’interprétation). Qu’il s’agisse de la marque de Renard ou de la running joke du loup, tout est à la fois « mignon » et percutant.

On touche d’ailleurs ici à l’un des points centraux du film : sa capacité à fédérer tous les publics. « Fantastic Mr.Fox » n’est pas un film pour enfant dont on dira qu’il peut également plaire aux adultes via un deuxième niveau de lecture. Non ici tout est frontal et universel. Il n’est pas question de retomber enfance mais plus de comprendre combien l’humour n’est pas « ciblé ».

Et puis il y a ce rythme, ce montage qui ne respire jamais, qui fuit en permanence vers l’avant, permettant au film d’accroitre sa productivité émotionnelle. En travaillant sur les détails, et la finesse sans jamais diminuer le tempo, le réalisateur évite les écueils. Même ses personnages les plus faibles, les plus creux, les plus clichés, à savoir les trois fermiers, arrivent à s’intégrer au film sans qu’à aucun moment l’envie de remettre en cause leur légitimité humoristique ne nous travers l’esprit. Oui c’est peut être ça la vraie pate Wes Anderson : immerger le spectateur dans son univers au point qu’il ne cherche même plus à analyser les qualités de telles ou telles scènes.

Note : 8/10

>> A lire également, la critique de Rob Gordon sur Toujours Raison