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Bien que ce monde aux frontières de plus en plus ouvertes nous pousse à toujours plus d’exigence, à toujours plus de circonspection, il faut bien avouer que nous sommes éternellement à la recherche de la parfaite pépite pop contemporaine, à la recherche du disque qui, en plus de susciter des émotions et de raviver l’âme, possédera un impact fédérateur et pourra être partagé avec le plus grand nombre. Nous avions déjà eu Phoenix l’année dernière, peut-être était-ce trop ambitieux d’en attendre déjà un digne successeur.

Lors des premières mesures de « Cigarettes In The Theatre », une bonne dose d’excitation parcours le corps : il y a du Foals là dedans avec des velléités pop affirmées et directes. Les cassures sont nombreuses, les relents math-pop explosent et le déhanché de saxo clôture le tout admirablement. « Do You Want It All? » se réfère à une certaine noblesse anglaise. Sans complexe, le groupe crache sa fougue. De même « What You Know » fait rêver à envie d’un groupe qui saurait injecter dans des ballades unificatrices, une certaine technicité. La majorité du temps, les instrumentations tiennent bien la route. Le bassiste ne se laisse pas écraser par la production, tandis que le jeu de guitare est varié et offre un spectre qui oscille entre Bloc Party et Vampire Weekend.

Pourquoi rien ne fonctionne alors comme prévu sur ce « Tourist History » ? Je pense que la bévue est à associer à Alex Trimble qui plombe à plusieurs reprises les chansons. Non seulement sa voix n’a pas la profondeur requise pour ce genre d’exercice de haut vol, mais surtout il manque cruellement de finesse et de personnalité. Probablement pas une question de travail, mais tout simplement une question de timbre. Ajoutez à cela des six cordes occasionnellement en roue libre sur certains refrains, des six cordes prêtes à vendre leur âme pour un single qui tournerait en boucle sur MTV, et vous obtiendrez un indéniable malaise.

Ainsi, la structure de « I Can Talk » abuse de manière grossière du système intro-couplet-refrain-couplet-refrain-pont-refrain (travers que Phoenix évite toujours avec brio). Si cela ne la rend pas moins efficace, sa durée de vie s’en voit tout de même sacrement réduite. De même si « Undercover Martyn » possède un gimmick vocale particulièrement fun et des guitares qui courent vite, on peut être rapidement exaspéré par les samples de laser.

On aurait bien voulu y croire mais Two Door Cinema Club souffre de beaucoup trop d’impardonnables défauts pour laisser le moindre doute. « Something Good Can Work » dégouline de bons sentiments au point de rappeler les insupportable The Killers, tandis que « Come Back Home » a tout du single empli de rengaine. Two Door Cinema Club semble victime de la même malédiction que Editors : tous deux possèdent d’évidentes qualités de songwriting pop mais se font cannibaliser par une franche incompréhension de la notion de justesse et des intentions bien trop explicites.

Ecrire une critique sur un groupe irlandais, sans à aucun moment lancer le moindre pic sur U2, voici bien un exploit que je ne me sentais pas capable de relever.

Note : 4,5/10

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