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ANVIL de Sacha Gervasi

Par Benjamin Fogel, le 07-03-2010
Cinéma et Séries

« Anvil » est un contre-pied aux pitch trop accrocheurs, la preuve que l’on peut être brillant avec les sujets les plus ardus. Il faut bien avouer que sur le papier, l’idée de suivre un groupe de thrash metal et de s’apitoyer sur ses états d’âme est tout aussi excitante que celle de regarder un dvd de Metallica en live avec son psychologue. D’autant plus que aimer Slayer est une chose, se passionner pour le trash-metal en est une autre.

Afin de vous inciter, on vous vendra qu’il s’agit ici d’un true Spinal Tap, que nous avons à faire à un documentaire à fleur de peau d’une émouvante sincérité, et que le film regorge d’une vraie philosophie de vie. Les arguments de ventes ne sont parfois que de criantes illustrations de la réalité du produit…

La force de « Anvil » est de réussir à vous captiver sans utiliser aucun procédé fallacieux, aucune mise en situation forcée, aucun effet de style appuyé. On n’est pas chez Michael Moore, pas question d’utiliser des caméras cachées ou de répéter préalablement avec les personnes interviewées. La matière est là, il n’y a qu’à se servir. Les moyens techniques ne s’élèvent jamais au-dessus de ceux d’un simple reportage télé, au point de visuellement plus rappeler un reportage sur les Twisted Sister sur Empty Vie qu’un compte-rendu de l’état du monde par Yann Arthus Bertrand (sic). Ainsi il ne faudra pas vous étonner d’avoir l’impression d’assister parfois à un Confession Intime ou aux séquences émotions de la Star Ac.

Oui Sacha Gervasi met le monde à terre rien que par la force du propos et par la puissance du charisme des deux membres fondateurs du groupe. Oui « Anvil » est avant tout un film de couilles, une histoire d’amitié solide entre Steve “Lips” Kudlow et Robb Reiner. Bien plus que Jim Carrey et Ewan McGregor dans « I Love You Phillip Morris », ils forment définitivement le couple de l’année et démontrent qu’un vrai groupe c’est tout autant une histoire d’hommes qu’une histoire de chansons. Bien que musicalement anachronique, le groupe véhicule une image qui n’a jamais été autant d’actualité via un message qui peut s’appliquer bien au-delà des sphères du monde artistique.

Que se soit lorsqu’il présente ses tableaux, ou lorsqu’il explique combien son père, rescapé des camps, n’avait que pour seul souhait qu’il soit heureux, Robb Reiner possède un flegme qui crève l’écran et qui complète la folie furieuse de Lips. Non définitivement, ces deux là possèdent tellement de charisme visuel qu’on pourrait presque dire qu’ils se sont définitivement trompés de voie.

Note : 7/10

PS : J’ai écouté « This Is Thirteen » leur treizième album et on ne peut définitivement pas jeter la pierre au type d’EMI pour les avoir éconduit :)

>> A lire également, la critique de Rob Gordon sur Toujours Raison et l’article de Olivier sur Where is my Song ?