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Pas étonnant que l’on emploie si souvent l’expression « coup de cœur » lorsqu’il s’agit de musique. Il faut dire que s’emballer sans retenue pour un disque c’est un peu comme tomber amoureux : ça n’arrive que lorsque vous vous y attendez le moins (et pourtant Dieu sait que je ne suis pas friand des formulations toute faîtes des magazines féminins). Pouvais-je m’attendre à une réaction si épidermiquement positive en glissant « Confortable Problems » de Clara Clara dans la platine ? D’avant ce premier contact, je n’ai que de vagues souvenirs. Peut-être qu’une amie avait déjà évoqué le phénomène devant moi. Peut-être que nous nous étions déjà entraperçu à un concert. Peut-être que j’avais déjà pris une bière sans le savoir avec François Virot. Peut-être ; peut-être pas. Je n’ai que des brumes d’images. Il me semble bien revoir la pochette de « AA » le premier album traîner dans un recoin de ma chambre, mais je ne me souviens pas l’avoir écouté.

Alors que je ne savais même pas ce que je cherchais, ni même si je cherchais quelque-chose tout court, Clara Clara s’est imposé à moi comme l’élément manquant de l’instant. Ce que je voulais c’était du rock brut, jouissif et généreux qui n’aurait pas pour autant négliger les expérimentations, et « Confortable Problems » était l’œuvre qui répondait définitivement le mieux à ce cahier des charges.

Dès « Paper Crowns », je retrouve la folie de Death From Above 1979. Ca joue vite et violemment tout en transpirant de mélodies. Je m’abandonne à cette basse droguée à la distorsion qui rappelle inévitablement Lightining Bolt (« Confortable Problems »). Je m’émerveille devant ces claviers vintages et popisant qui égayent ces huit courants d’air électriques (« Versus Education Of Artistic Peace »).

Je sais qu’il est mal de chercher dans le passé des points de comparaisons lorsqu’on se lance dans une nouvelle histoire, mais ici il ne s’agit que d’arguments qui justifient le présent. Alors oui il y a un côté Fugazi de par cette approche math rock décomplexée, et oui les harmonies vocales joliment rugueuses peuvent rappeler l’âge d’or de Franck Black (« Lovers ») ! Mais avant tout ce que j’aime chez Clara Clara, c’est cette capacité à piquer des riffs au rock le plus hypé et à en tirer des chansons complexes et bizarroïdes (« Under The Skirt »).

A la fois sombre et joyeux, profond et dansant, « Confortable Problems » est le disque parfait pour faire la jonction entre deux saisons. Clara Clara est une tempête emplie de chaleur et de folie et une mauvaise métaphore m’obligerait à prétendre qu’elle porte en elle la foudre.

Note : 8/10

>> L’album est en écoute ici