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Signé sur Rock Action Records le label du fameux groupe qui vous avait tant déçu en 2008, Errors continue de délivrer sur ce deuxième album une musique tendue, recelant d’harmonies enivrantes. « Come Down With Me » ne connaît pas les rejets, toutes les greffes sont bonnes à prendre pour emmener le post-rock vers de nouveaux horizons.

Pas question effectivement de se laisser enfermer dans le carcan d’un genre. Errors n’est pas là pour reproduire les mêmes erreurs que son mentor. Aux structures éthérées, « Supertribe » rétorque d’une voix déformée par un haut-parleur que les influences sont aussi à chercher du côte de l’électronique allemande. Il y aurait du clash là-dessus que cela ne nous surprendrait pas le moins du monde, et « Come Down With Me » pourrait se voir comme une relecture rock et déterminée de la musique de Röyksopp (« Jolomo »). Le légèrement ennuyeux « The Erskine Bridge » sert d’introduction au très beau « Sorry About The Mess » dont le développement se rapproche d’un Boards Of Canada. Très vite, les accointances n’en finissent plus de transparaître. De l’abstrackt hip hop et de Bibio sur « The Black Tent », aux réminiscence de 65Daysofstatic sur « Beards », Errors maintient les portes grandes ouvertes.

Néanmoins, pas question non plus de renier son identité. Les greffes servent à évoluer, non pas à oublier ses origines. De par son titre et son introduction qui laisse prévoir une explosion chaleureuse, « A Rumor In Africa » pourrait rappeler Yeasayer, mais très vite on réalise que les influences sont définitivement post-rock, et c’est à Tortoise qu’on pense pour ce sens de la mélodie instrumentale où les claviers virevoltent avec les rythmiques. Les bases sont bien là. Malgré une structure qui ne cherche jamais à s’inscrire en porte-à-faux du style, « Antipode » se loge dans le crâne via sa basse très largement surmixée et des mélodies sous-jacentes.

Les greffes finissent-elles par transformer les chansons, où restent-elles les mêmes sous ces nouvelles couches ? Errors est-il un groupe de musiques electroniques aux structures post-rock ou reste-t-il un groupe de post-rock qui essaye de cacher les lacunes du style sous des artifices. N’ayant jamais eu de problème avec le maquillage de qualité, la réponse n’a au final que peu d’importance pour moi.

Post-rock, dérapages électroniques, un charme intrinsèque et de grandes chansons… On aurait vite fait de sortir une formule toute faîtes comme « Errors seront les Cougar de 2010 ». Malheureusement, il manque encore à « Come Down With Me » un peu de corps et de densité pour atteindre les sommets de la puissance évocatrice de « Patriot ». Peu importe, si Errors n’a pas encore fini sa mutation, il démontre déjà ici d’incroyables capacités d’absorptions.

Note : 7/10

>> Quelques titres en écoute ici