Aa
X
Taille de la police
A
A
A
Largeur du texte
-
+
Alignement
Police
Lucinda
Georgia
Couleurs
Mise en page
Portrait
Paysage

JJ – JJ n°3

Par Benjamin Fogel, le 10-03-2010
Musique

« JJ n°2 », le premier Lp de JJ (après l’EP n°1) avait considérablement égayé mon été via une parfaite synthèse entre folk, electro-pop et influences africaines. Le grand froid suédois rentrait en collision avec les vents du sud. C’était charmant et apaisant. Autant le dire de suite, je ne m’attendais pas à voir le groupe de Gothenburg sortir un nouvel opus si inconsistant.

Dans ses meilleurs moments « JJ n°3 » ressemble à des chutes de studios de son prédécesseur, comme si les suédois avaient à l’époque écarté les chansons les plus banales et nous les relivraient ici comme une vulgaire compilation de face B.

Dès « My Life », on sent qu’il se passe quelque chose de néfaste, que la voix de Kastlander a perdu tout son charme sucré. A la place des rythmiques qui embrassaient le cœur, on retrouve ici des titres ambiants très froids (« And Now ») et des instrumentations épurées qui n’épousent jamais le chant. L’italo-folk « Let Go » s’annonce comme une charmante invitation à l’ailleurs mais est finalement corrompue par un chorus qui la transforme en BO Dysney.

Il faut bien l’avouer, tout cela manque cruellement de songwriting. Il ne suffit pas de placer ici ou là des samples de ce qui s’apparente à des commentaires sportifs pour se targuer d’une certaine originalité (« Into The Light »). Il ne suffit pas de jouer sur la corde sensible pour instantanément ramener l’auditeur à sa cause (« Light »).

A l’écoute de ce « JJ n°3 », on se demande vraiment ce qui a poussé le groupe à enregistrer si vite un nouvel album tant il y a ici un évident défaut d’envie et de plaisir. A chaque titre on réalise un peu plus que la formation se force (« Voi Parlate, Lo Gioco »), qu’elle essaye de recycler le peu qu’il y a à recycler (« You Know »), tout en essayant de meubler l’album avec des titres à peine finis qui mixent chants lointains et improvisations instrumentales (« Golden Virginia »).

A l’image des titres des chansons qui ornent le tracklisting, JJ semble vidé de toute inspiration, prêt à rendre les armes et à splitter face à cette passion devenue travail.

Note : 2/10