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Tout avait commencé par quelques mots dénichés sur ce qui devait encore à l’époque s’appeler Velvet. Post-Rock, Aphex Twin, Radiohead… le genre d’association d’idées qui suffisait à l’époque pour mettre immédiatement l’homme en quête d’un futur trophée. « The Fall Of Math » avait ainsi été déniché et présenté fièrement à l’assemblée comme l’emblème d’une nouvelle évolution.

Néanmoins, à bien des égards, 65daysofstatic n’aura confirmé les promesses. Non pas parce que « One time for all time » et « The destruction of small ideas » n’étaient pas d’excellents albums (ils l’étaient assurément), mais plus dans le sens où les anglais n’ont pas révolutionné le monde comme ils l’avaient promis.

Avec sa pochette sur fond d’amour cosmique, « We Were Exploding Anyway » est une nouvelle explosion lunaire. Le groupe est ambivalent comme jamais, et arrive sur « Crash Tactics » à jouer sur trois tableaux à la fois, on y retrouve la rage du post-hardcore au travers de guitares vengeresses, la danse agile d’une électronique qui possède la détermination de Prodigy et un enrobage shoegaze à relier de très prêt au « Before The Dawn Heals Us » de M83. 65daysofstatic font preuve d’incroyables vertus fédératrices : à leurs côtés les guerres s’estompent et les anciens chefs de clan dialoguent ensemble afin de construire l’avenir.

Pourtant on sent bien qu’une fois de plus, les anglais n’arriveront pas une fois de plus à livrer un chef d’œuvre. Toutes les conditions sont réunies, les éléments s’imbriquent parfaitement, le timing est parfait mais malgré cela une force contraire empêche la prophétie de se réaliser (« Debutante »). Un titre comme « Weak4 » symbolise bien se paradoxe, tout y est excitant et puissant et pourtant l’engouement n’a pas lieu, comme si le groupe à force vouloir réunir tout le monde se retrouvait lesté d’un poids qu’il ne pouvait plus supporter. Oui il y a une lourdeur qui s’accumule parfois chez 65daysofstatic, une lourdeur qu’on pourrait rapprocher de certains travers de Mogwai. Et à l’écoute de « Go Complex », on réalise que la cohérence que recherche désespéramment 65daysofstatic n’est nullement à chercher du côté de son immense maîtrise instrumentale mais bien du côté du songwriting.

Robert Smith qui vient poser sa voix sur « Come to Me » donne une respiration à « We Were Exploding Anyway » en s’appropriant l’attention et en offrant un répit face aux assauts des drilles. Il redonne foi dans l’avenir et laisse les rythmiques tribales de « Dance Dance Dance » préparer l’apocalypse.

Note : 7/10

>> L’album est en écoute sur Spotify
>> A lire également, l’article de Sfar sur Toujours un coup d’avance !, l’article de Mmarsup sur Little Reviews, et l’article de Nathan sur Brainfeeders and Mindfuckers