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« Blissed Out », les premières démos des Dum Dum Girls, était un méfait tellement garage qu’il en devenait noise. La production était si brouillonne qu’elle dégageait la nostalgie adolescente des premières répétitions dans la cave. Et en même temps, tout était déjà là : impulsif, impétueux, incontrôlable.

Le groupe fonctionne à l’instinct, enchaînant couplets et refrains avec une spontanéité typiquement féminine (« Yours Alone »). Evidente référence à Nancy Sinatra, « Bhang Bhang, I’m a burnout » place le groupe dans une mouvance vintage qui ne revendique pourtant nullement le moindre revival. Oui, on ne revendique pas chez les Dum Dum Girls. On joue vite et fort, sans se poser de questions. Les influences croisées de Iggy Pop et des Vaselines prennent finalement un sens plus large que l’évidente référence, non pas dans le son mais bien dans l’esprit.

Dee Dee, malgré des accoutrements post-gothiques qui prêtent à sourire, possède une réelle véracité vocale, qui se laisse parfois appuyées par celle de son mari Brandon Welchez de Crocodile (« Blank Girl »). On constate avec emballement que le couple partage une passion commune pour Jesus & Mary Chain. Irrésistiblement pop, « Jail La La » caractérise à merveille la force du songwriting du groupe, une facilité d’écriture qui permet aux américaines de chanter en allemand (« Ho Mein M »). Même la balade de fin d’album « Baby don’t go » possède cette force qui l’inscrit dans la grande tradition du genre

Une photo de la mère de Dee Dee orne la pochette de ce « I Will Be ». D’une autre époque, elle contemple ébahie sa fille. Mais derrière l’étonnement, il y a bien la joie de voir que la modernité salue avec estime son adolescence sixties.

Note : 8/10

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