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Lucinda
Georgia
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Par-dessus la peau blanche et lisse, par-dessus le regard malicieux, les fils de nylon blond créent une aura protectrice qui vous informe que vous ne pourrez jamais en pénétrer les mystères. The School ne fait que de se livrer tout en se dérobant. A chaque fois que vous croyez vous l’être approprié, le groupe vous contourne avec une nouvelle ritournelle pop.

« Let It Slip » dépose un voile vintage sur l’écran et plonge l’auditeur dans les trente glorieuses où l’insouciance avait enfin acquis une nouvelle légitimité. C’est à la fois frais et léger mais avec un soupçon de la radieuse mélancolie de Cure. Puis très vite, emmené par la voix de Liz (qui rappelle celles d’Au Revoir Simone), The School impose une affiliation directe avec Belle & Sebastian et l’ensemble de sa sphère (notamment Camera Obscura). La manière dont le chant cache un léger spleen derrière des harmonies éblouissantes ne peut que rappeler le grand Stuart Murdoch. Les liens sont implicites sur « The One Who Left Me » et « Hoping And Praying » et l’accointance s’affirme via la manière dont The School utilise ponctuellement les cuivres pour appuyer une émotion (« Is It True? »). On évolue dans les sphères de l’indie-pop racé, on pense à Saturday Looks Good to Me mais surtout à la pop sixties.

Retour du héros dans une clairière galloise (« Is He Really Coming Home? »), porté par de légères notes de piano piquée (« Valentine »), « Loveless Unbeliever » incarne la plénitude post-hivernale. Le retour au calme après des années de batailles. Si le passé sert encore le cœur du présent, l’esprit se force à se caller sur le futur (« Summer’s Here »).

On se repose, on oublie puis on y revient indiciblement. Le rythme s’enflamme, les arrangements prennent de la hauteur, la logique des morceaux devient une évidence comme si leur destinée avait été écrite depuis toujours et « I Want You Back » s’impose comme un single magnifique. Focalisé sur sa perfection pop, le groupe ne fait jamais perdurer ses morceaux plus longtemps que ce que la ligne mélodique l’impose (« I Love Everything »). The School évite ainsi à chaque fois le piège du remplissage et canalise sa puissance dans des refrains éternels suivis de ponts déstabilisants (« Can’t Understand ») tout en imposant ses titres comme des bandes originales pour réclames transformant l’eau en exilir de jouvence (« Shoulder »). Une nouvelle vie peut enfin commencer.

Note : 8/10

>> Quelques titres en écoute ici