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Je me souviens de la première fois que j’ai rencontré André Herman Düne, c’était à la scène Bastille pour une session Oui Fm anthologique avec également Kristin Hersh et Stephen Malkmus (excusez du peu…). J’avais tout juste 20 ans, j’étais aisément impressionnable et Herman Düne m’avait conquis de par sa simplicité rugueuse. Il faut bien avouer que je suis facilement « sensible » dès qu’il s’agit de belles histoires de fraternité.

Malheureusement en 10 ans, les choses ont beaucoup changé, la qualité des albums s’est dispersée sous des volontés contraires et la signature de Herman Düne sur une major aura eu raison de la complicité. Ce qui est dingue, c’est que malgré le fait que la décision s’imposait d’elle-même, malgré le fait que le groupe était dans une impasse, je n’arrive toujours pas à considérer le départ de André comme légitime. J’ai toujours la désagréable sensation qu’il a abandonné son frère. Tout cela est probablement infondé et ne devrait de toute manière pas jouer sur mon ressenti sur le disque, mais je n’y peux rien, derrière le pseudonyme Stanley Brinks, j’entraperçois toujours un homme capricieux qui a préféré fuir plutôt que de trouver des solutions.

Il en résulte que « Hoots » m’apparaît comme un album amputé de sa moitié. Si la voix d’André Herman Düne suffit évidemment à provoquer des frissons à répétition (« What A Fool »), j’ai perpétuellement l’impression qu’il lui manque un compère pour contrôler les instrumentations, pour trouver les bons dosages. Ainsi la guitare est parfois un peu bavarde (« Give Me A reason ») quand ce ne sont pas les cuivres qui sont trop envahissants (« I Didn’t Know »). Les backing vocals sont forcément grossiers par rapports à la pureté de la voix de Stanley Brinks (« Run Your Run ») tandis que « Kate » se serait contenté d’une douce guitare folk.

Alors bien sûr, il restera « One Goodbye », une chanson délicieuse, pleine d’une mélancolie jazzy et d’histoires d’amour qui finissent mal, une chanson déjà longuement décortiquée ici.

Quitte à avoir choisi la voie de la solitude, Stanley Brinks n’aurait pas du chercher à se réinventer en un personnage à la recherche de la sollicitude de ses contemporains. Il aurait du s’enfermer dans un home studio et composer à jamais des hymnes folk où seule la guitare sèche aurait répondu à la pureté de la voix de l’homme.

Note : 6/10

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