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S’il n’y avait pas eu cette collaboration avec Unkle, le monde aurait pu penser que Autolux avait rendu les armes. Il faut dire que depuis 2004 et son fabuleux « Future Perfect » qui mélangeait pelle-mêle tous les courants liés à la noisy pop, de l’indie, au shoegaze en passant par le post-grunge, le trio s’était montré plutôt discret.

On le retrouve aujourd’hui dans la même configuration avec Carla Azar à la batterie et au chant, Greg Edwards à la guitare et au chant, et Eugene Goreshter à la quatre cordes ; la dualité des voix étant toujours génératrice d’une ambivalence rugueuse. Pourtant, malgré la bonne tenue générale du disque, quelque chose semble avoir été rompu. D’un côté, les incursions électroniques rappellent comme de par hasard les égarements mollasons de Unkle (« Highchair »), de l’autre il est difficile sur « Census » de ne pas penser à une version ralentie de « Sacred Trickster » de Sonic Youth. Autolux se retrouve ainsi vite prisonnier de ses envies d’essayer sans trop se mouiller et de son besoin de sans cesse se positionner par rapport à ses idoles.

On se souvient des mouvements post-grunge de « Angry Candy », de l’impact shoegaze des guitares de « Blanket », de l’évidence mélodique de « Robots in the Garden », tout cela est toujours présent sur « Transit Transit », mais l’on ressent moins la tension, l’envie d’être exhaustif. On pourra rétorquer que c’est le propre des seconds albums mais c’est justement ce qui faisait qu’Autolux n’était pas un second couteau mais un challenger. Là on les sent rétrograder. Les ballades sont magnifiques (« Spots »), le mur du son toujours discret tout en étant efficace (« Supertoys »), mais la diversification ne prend pas, la rage est bien trop contenue (« The Bouncing Wall »). Même le single « Audience No. 2 » ne possède pas cette facilité mélodique qui caractérisait le groupe.

Une autoroute s’ouvrait devant eux et, en passant la bonne vitesse, Autolux aurait pu tracer le chemin vers les hautes sphères de la noisy pop mondiale. Malheureusement il a pris la mauvaise sortie et il faudra aujourd’hui se contenter du périph.

Note : 6/10