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Il y a deux ans, Art Brut avait essuyé une lourde défaite contre Satan et était sorti du terrain, abattu et abasourdi. Ce n’était pas le genre de défaite dont on ressort grandi, ce n’était pas le genre de défaite qui sert juste de leçon et qui permet de s’améliorer. Non là le groupe de Eddie Argos avait pris une sacrée mandale dans la gueule, de celle qui vous marque le visage à vie et vous oblige à vous mettre au vert pendant un moment, de celle qui signifie que vous êtes un peu allé au bout de vos capacités. Pourtant, il n’y avait pas à culpabiliser, aucun regret de ne pas en avoir fait assez. Non non, Art Brut avait bien préparé le match, s’était battu du mieux qu’il pouvait avec hargne et conviction. Ce combat perdu, c’était juste un truc inéluctable ; il faut bien réaliser qu’on a tous nos limites et que le temps passe. Ce combat contre le mal, c’était définitivement un truc trop ambitieux ; il n’y avait rien à faire. Prétendre réconcilier les Israëliens et les Palestiniens, c’est une chose, le faire en est une autre.

Pourtant Art Brut y croit encore, Art Brut ne lâche pas le morceau. Dans sa maison de campagne, loin des tourments et des pressions de la ville, il s’entraîne encore et encore. Il ne sait pas comment mais un jour il reviendra à son meilleur niveau, parce que c’est ça la vie des groupes : ne jamais baisser les bras et embrasser le futur comme on étreint une pute des enfers. Peu à peu le visage commence à reprendre forme, et si certains muscles sont encore atrophiés, la machine se meut à nouveau correctement. Prendre son temps, bosser ses chansons, ne pas retourner trop tôt sur le ring.

Art Brut y croit mais il est bien le seul. Son médecin lui demande de se ménager, sa femme s’inquiète pour lui, ses enfants le supplient de rendre les gants, mais rien à faire il n’en démordra pas. Pourtant à le voir se démener dans le vide (« Bad Comedian »), frapper vainement sur des idoles fantomatiques (« Axel Rose ») et propulser ses poings de toute ses forces sur le sac sans que celui-ci ne bouge d’un poil (« Lost Weekend »), on se met à avoir bien de la peine pour lui.

On prend Art Brut entre quatre murs, on lui dit que rien ne sera plus jamais comme avant, qu’il faut qu’il voie la réalité en face. On argumente, on donne des exemples, il dit que si The Fall a réussi à revenir, lui en sera également capable, on lui rétorque que ce n’est pas la même chose, que Mark E. Smith n’était jamais vraiment parti et qu’il fait parti de ces légendes auxquelles on ne peut se comparer. Il finit par entendre raison. Ok c’en est fini pour lui de la première division mais il ne veut pas quitter le milieu ! Il continuera désormais en seconde ! Peu importe le résultat, seule la passion compte.

Et voilà le grand jour, Art Brut revient avec « Brilliant ! Tragic ! » mais dès le premier round c’est un nouveau KO. Frank Black a beau avoir encore entrainé le groupe, Eddie Argos a beau avoir appris à chanter, c’est une nouvelle déroute expéditive !!! Cette fois, on a vraiment peur que le groupe ne s’en relève pas.

Note : 4/10

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