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Ce n’est pas la première fois que j’évoque le travail de Logical Disorder, Barcelonais que ses amis nomment Javier Barrero. En effet, son album court Violent Playground (ici), paru en début d’année dernière sur le netlabel Breathe Compilations, s’était hissé comme un des meilleurs essais de l’année du genre et avait été particulièrement remarqué par un certain Paul Nielsen, boss de Tympanik Audio. L’Espagnol participera d’ailleurs au nouveau volet de l’inégalable compilation du label : Emerging Organisms. Habitué depuis ses débuts à n’être reconnu que par les défricheurs de netlabels, cette participation et la sortie de ce nouvel essai autoproduit, Planned Obsolescence, devraient lui apporter une visibilité plus importante.

Nous avions déjà pu mesurer le bon goût du Catalan pour les atmosphères ambivalentes surViolent Playground. C’est sans surprise mais avec grand plaisir que son sens de l’onirisme s’associe une nouvelle fois à un sentiment d’oppression et de violence contenue. Je n’avais pour ma part pas encore découvert chez lui de tels talents de composition, plus particulièrement d’orchestration que sur ce nouvel essai. En effet, dès les premières mesures du bien baptisé Angels Versus Animals, nous voilà transportés vers une jungle sonore d’une richesse surprenante. Les apparitions plaintives de cordes, la profondeur des volutes de synthétiseurs s’allient à ces beats tassés et joliment électrisés, pour enfanter d’une comparaison tout à fait honorable vis à vis de la période Somnambula de Stendeck. C’est encore plus vrai sur le superbe Hiperio venant en suite. Sur Motion et son joli accompagnement au piano, les zones arborées et luxuriantes laissent peu à peu la place à des territoires plus sombres et plus torturés, où la foudre semble vouloir préparer sa place plus durablement. Puis vient la marche du Prince Of Poverty, ou la délicieuse dark side et les rythmes reptiliens et anxiogènes de l’espagnol servent de rampe de lancement idéale pour le titre le plus ambivalent et industriel, le plus noise rythmiquement et le plus puissant de l’ensemble : le terrifiant Corporation et sa violence enfin pleinement débridée. A peine remis de la déflagration, c’est rapidement que l’auditeur conquis jusque là comprendra que Blessing (DIE-6 Remix) n’apporte strictement rien à l’oeuvre.

Outre cette outro quelque peu hasardeuse et dispensable, Logical Disorder fait une nouvelle fois positivement parler de lui dans de trop rares chaumières. Puisque c’est libre et gratuit, il est possible de simplement cliquer ici pour se faire son propre avis. Prions pour qu’il se lance très prochainement dans la réalisation d’un réel format long, pour laisser exploser dignement son talent et sa puissance, et ainsi s’attirer encore un peu plus les faveurs des cris des sirènes de Tympanik du côté de Chicago.