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L’enfer. Le paradis.

Encore.

Un ange de plus, un démon de trop, peut-être.

Des intentions par milliers, quotidiennes, partout dans le monde.

Il suffit en une seconde de ressentir une intense souffrance ou joie, pour toucher du doigt l’enfer ou le paradis. C’est selon. Faut-il prier le seigneur à genoux pour connaître cet instant de béatitude ? Ou pleurer des larmes de sang pour goûter à l’amère incertitude ?

When will I hurt for heaven’s sake ?
When will I suffer for the sake of heaven ?

La souffrance, comme chemin de rédemption, est-elle le plus court chemin pour arriver au Ciel ? Il suffirait de s’abîmer les genoux, se casser le dos en deux, pour y parvenir.

Trop facile ou trop douloureux.

Je partagerais bien un bout de mon enfer avec toi, mais ma misérable vie ne s’échange pas à la bourse des perdants. Je vais et je viens, selon mon envie, dans les méandres de ma malchance. Un jour, je me poserais là, sur le bord de la route, ferais un court bilan de ma vie et laisserais le temps faire son oeuvre, rapidement si possible. Je saluerais ainsi Saint Pierre et murmurerais à l’oreille de Saint Michel un Say Hello To Heaven bien gras et bien revanchard. Car pour une fois, I want to love me, je ne veux penser qu’à moi et apprécier ce soleil rien que pour moi. Je veux du clinquant et du claquant. Je ne peux plus goûter au soleil de Las Vegas, alors celui du paradis me suffira, même si sa chaleur tarde à me réchauffer.

[FLASHBACK]

Où suis-je ? J’ai mal au ventre… Ah mes tripes s’étalent sur le sol. J’ai pris une balle, tir de la bande rivale. Dos à la rue, je contemple ce même soleil qui ne me réchauffait pas quelques heures plus tôt. Qui suis-je ? Un black. Un black des rues. Un nigga des bandes. Tupac d’un côté, The Notorious B.I.G de l’autre. Mon quotidien, c’était de soutenir mon gang et ne pas me faire tuer par les gars d’en face. Mon quotidien, c’était cette violence, cette garce qui s’invitait à chaque repas, comme plat de résistance et dessert. Les jours fastes, je regardais mon quartier devenir un no man’s land de la terreur. Je ne suis pas un touriste, je crevais bien volontiers les quelques boss d’en face.  Si le paradis existe, je ne l’ai jamais connu ici bas. Je quitte un enfer pour sûrement un autre, mais au moins, je n’y vais pas la faim au ventre. Je ne serais pas comme ces crevards de déshérités. To Hell With Poverty ? Très peu pour moi ! Je flambe, si je veux ! Avec une balle dans le ventre, en première ligne, là. Le mauvais vin, en sus.

J’ai beau murmurer à l’oreille de tous les saints, je sens bien que je ne suis pas à ma place.

When will I hurt for heaven’s sake ?
When will I suffer for the sake of heaven ?

Mais même si je traîne ma misère au paradis, cette prison dorée devient un enfer quotidien. Désormais, j’ai l’éternité devant moi.

A ressasser.

A attendre.

A t’attendre.

Me rejoindras-tu ?

Ou me feras-tu languir éternenellement, mon cher amour ?

Cet amour éternel qui nous déchire, ce désir charnel qui nous étouffe, cette douleur exquise qui nous étreint.

This desire to possess her is a wound
And its naggin at me like a shrew
But, Ah know, that to possess her
Is, therefore, not to desire her.

Je brûle. Je meurs. Je respire…

JE VIS, au paradis des sens perdus.

[FLASHBACK]

Je goûte à cette sueur. Mon uniforme et ma peau ne font désormais plus qu’un. Mon bataillon marche silencieusement dans cette jungle criarde. Mon casque glisse sur mes yeux, j’ai beau le redresser, la sueur m’aveugle tout de même. Je suis définitivement au coeur des ténèbres, je sens dans mon cou le souffle court de Kurtz. Nous avançons, péniblement, dans cette eau trouble. Je jette de temps en temps un coup d’oeil au Capitaine ; son visage suant et amaigri se détache étrangement dans la pénombre. Nous sommes pourtant au milieu de la journée et il fait aussi sombre que dans une grotte. Seules les rares raies de lumière qui percent la canopée nous rappellent le temps, notre temps. Je suis au coeur des ténèbres, mon capitaine est devant moi à une dizaine de mètres et je ne peux rien faire lorsque sa jambe explose en mille morceaux, nous clouant sur place, la peur au ventre, cette sourde douleur qui se réveille brutalement. On m’avait pourtant prévenu. Go straight to hell, boys.

Et à défaut de frire ou de finir en pâté pour piranhas, on chie dans notre froc. Je les enverrais bien tous en enfer, ces jaunes ou bien me ferais-je ces connards de politiciens,à mon retour ? Un par un, ils iront brûler en enfer ; ce 4 juillet, je leur prépare un aller simple chez Satan.

Be care, the old devils are at it again. Et j’aurais beau confesser tous mes pêchés, je ne regretterais nullement ce geste.

[CLIC]

Go straight to hell and go fry to a lake of fire, boy.

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  1. 16 Horsepower – For Heaven’s Sake (proposé par Tyndare)
  2. Temple of The Dog – Say Hello To Heaven (proposé par Romain/Kronem)
  3. Cocteau Twins – Heaven or Las Vegas (proposé par B2B)
  4. Mobb Deep – Hell On Earth (Front Lines) (proposé par B2B)
  5. Gang of Four – To Hell With Poverty (proposé par Christophe)
  6. The Microphones – I’m in Hell (proposé par Le Passenger)
  7. Nick Cave and The Bad Seeds – From Her to Eternity (proposé par SR)
  8. The Clash – Stright to Hell (proposé par Van Revenan et Chulie)
  9. Nirvana – Lake of Fire (proposé par Nicosan)
  10. William Elliott Whitmore (proposé par Alexandre Mathis)

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Exceptionnellement, cette playlist ne comprend que dix titres, certains membres de l’équipe ayant décidé de prendre des vacances en cette période. On se demande bien pourquoi.

>> Le dernier Let’s Play portait sur les Scènes de film, la sélection finale est en écoute ici

>> Le premier Let’s Play a eu pour thème l’alcool, vous pouvez écouter la sélection finale ici.