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ROLY PORTER – Aftertime

Par Ed Loxapac, le 10-10-2011
Musique

Les inconditionnels du dubstep costaud et du dancefloor connaissent mieux Roly Porter pour son appartenance au duo Vex’d. Fidéles à Planet MuTeasdale et Porter ont sorti l’année dernière un Cloud Seed (critiqué ici) hunanimement salué. De retour à Bristol pour sa maison Subtext, Roly Porter sort son premier album solo quelque temps après celui de Teasdale. Le sublime, hermétique et agoraphobe Demiurge de Emptyset (ici) avait déjà tracé le chemin, espérons que cet Aftertime concrétise tous les espoirs que nous plaçons dans ce label qui se cantonnait jusqu’ici à de sporadiques sorties de maxis.

Aftertime est la chronique d’une époque révolue. Celle des raves parties insouciantes et des espoirs placés dans une certaine scène industrielle. Ce chef d’oeuvre abstrait et lacéré semble d’ailleurs illustrer un lendemain de fête, où reignerait un sentiment de décharnement et de descente. Les cadavres alcooliques et les corps sourds jonchent un sol humide et souillé. Certes, il y a toujours dans ce genre de doom drone une impression consciente d’hibernation contemplative. Mais rares sont les non spécialistes à ne pas tomber dans les écueils. L’exercice est forcément difficile, car ce genre de musiques électroniques ne connait pas de codes ou de conventions dans sa conception.

Roy Porter aime l’odeur du napalm au petit matin, surtout quand c’est pour en verser sur des plaines obsolètes. Qui ne se croira pas transféré en pleine jungle vietnamienne pendant Tleilax, où un ballet d’hélicoptères agressifs ordonnent à des troupes au sol de défourailler à la kalachdrum. Du feu renaissent les cendres et l’apaisement, comme sur le suivant Kaitain.

Aftertime est également la chronique d’une impression plus sournoise, plus terrifiante. Bienvenue en transit au purgatoire. Chacun attend la lourde sentence divine. L’heure n’est plus aux vaines justifications. L’ambivalence n’est pas ici utilisée comme un gimmick. Si les portes de l’enfer s’ouvrent et se ferment en oscillation, c’est surtout pour illustrer la bipolarité des spectres mais aussi la double issue de nos fins personnelles. Les crins, les compositions classiques modernes et les synthtones se jouent des atmosphères plombantes pour transmettre un soupçon d’humanité, de volupté et de ré-assurance au pénitent qui patiente (Corrin ou Caladan).

Intellectualiser ou expliquer l’art sonore abstrait relève de l’inutile, comme en témoigne Ix ou Rossak. Mais pour s’en saisir pleinement, le format mp3 n’est encore une fois pas le plus adapté. Cet album n’est pas fait pour somnoler au fond d’un disque dur. Il se doit d’être placé en évidence dans une disco physique. Le subwoofer le surveillera ainsi du coin de l’oeil, réclamant la lecture d’un Giedi Prime pour s’assiéter et gémir enfin. Il y a incontestablement du Ben Frost dans la démarche de Roly Porter. Excusez du peu. Les aficionados de Tim HeckerXela ou Fennesz pourraient également trouver leur compte. En attendant ce qui viendra demain…

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