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YAWN – Open Season

Par Marc Mineur, le 06-10-2011
Musique

Vous connaissez certainement des collectionneurs, des chercheurs infatigables et jamais lassés, avides de compléter, où la quête est presque aussi importante que le résultat. En matière musicale aussi, ils peuvent exister, et si vous avez plusieurs exemplaires de cette musique née des délires d’Animal Collective, avec toutes les nuances envisageables, il est probable que vous vouliez que Yawn rejoigne les autres sur les étagères. Pour les autres, les non-compulsifs, l’écoute peut aussi être envisagée, tant l’écoute curieuse pourra se révéler intéressante.

Évacuons le détail d’emblée, il sera difficile de ne pas penser à Animal Collective pour les voix. Ce qui pourra être un motif de réticence pour certains mais il faut d’emblée préciser que ce qu’on trouve sur ce premier album du groupe de Chicago n’est pas une copie servile. A un tel point qu’on peut se trouver nez à nez avec les délires camp d’Of Montreal (YumyumGasoline). C’est parfois troublant, tant ce pont n’avait pas encore été jeté entre ces deux entités influentes.

Un de mes réflexes inutiles est d’essayer de dissocier l’idée du morceau de sa mise en son. L’exercice est moins vain ici, puisque sous les couches de son se cachent des morceaux plus ‘figuratifs’, à l’opposé de l’abstraction d’un Animal Collective déjà cité. On peut prendre des voix ailleurs, un son ailleurs, et en faire quelque chose de nouveau et différent. Pour réussir, il faut donc faire mieux (Panda Bear), élargir le spectre du mélange (Atlas Sound), être plus versatile (le Loup), et risquer d’être moins pertinent (Ruby Suns). Qu’est-ce qui pourrait différencier ce groupe des pelles d’autres ? Sans doute une façon de tourner des morceaux, une facilité pop, la volonté de garder des structures de morceaux qui ne reposent pas seulement sur une mélopée lancinante mais restent assez lisibles. Ils n’hésitent pas à mettre du synthé, du vrai, pas une boucle passée à l’essoreuse. Le résultat pourrait alors s’approcher de la démarche de Yeasayer.

Yawn s’adresse donc aux collectionneurs (ceux qui connaissent déjà tous les groupes cité dans cette critique qui se mord la queue) mais aussi aux amateurs occasionnels. Parce qu’il existe une série de portes d’entrée vers un monde lysergique peuplé de groupes comme Yawn. Mais comme c’est plus pop, il est probable que ça séduise plus facilement le profane. N’attendez cependant peut-être pas la tuerie sans nom qui vous laisse désarmé et la mâchoire pendante, cet album se caractérise plus par sa constance que ses éclats. Comme souvent dans ces cas-là, l’effet dépendra de la réceptivité de l’auditeur.

Oui, on a déjà entendu ça, mais pour ceux qui voudraient l’entendre encore, la facilité apparente à trousser des morceaux séduira collectionneurs et profanes. Il reste donc possible de se faire une place au sein d’un genre très balisé, et les bons morceaux arriveront toujours à surnager, à séduire. Ce n’est donc pas une pure redite, mais un complément orienté vers une facilité qui pourrait vous plaire.

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