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K-BRANDING – Alliance

Par Benjamin Fogel, le 20-01-2012
Musique

Du chaos naîtra le chaos et si selon l’angle d’où l’on se place, on pourra lire différemment le code que nous expose K-Branding, le résultat prendra toujours la forme d’une chute sans fin dans les abysses. Post-Punk, Indus et Krautrock ne sont que des mots auxquels on essaye lâchement de se raccrocher avant de réaliser que non ce puit démoniaque ne possède pas de prise.

Quand le saxo de Vincent Stefanutti apparait pour la première fois sur « Blurred Vision », on vacille tant on n’avait pas envisagé une seule seconde le décrochage free-jazz qui allait s’opérer (je ne connaissais pas « Facial » leur premier album au moment de la découverte de « Alliance »). John Zorn veille affectueusement sur ces jeunes là.

Au free-jazz pour son côté pile, K-Branding répond par la no-wave pour son côté face, mais plus que des influences et des rattachements à des mouvements, on sent surtout le besoin chez le trio de jongler avec le concept de liberté sonore : déployer une base inspirée par la musique concrète, y lâcher les guitares de Sonic Youth, y noyer les ambiances d’un vieux club de Jazz et enfin déclamer une prière pour réveiller le Dieu des forêts sombres (« Astral Feeling »).

De ce besoin de liberté nait aussi une relation fraternelle avec l’improvisation et de nouveaux fils se tendent sur « Assente Cultura » avec le plaisir certain d’entendre une jeunesse pour qui le travail de Derek Bailey et Anthony Braxton a encore du sens.

A trop jouer la carte de l’indépendance, le trio belge a peut-être parfois tendance à trop vite opter pour un « pour vivre heureux, vivons cacher » et on se met à regretter que la voix de Sébastien Schmitt ne se détache pas plus, ne prenne pas son envol, comme si à force de chercher à être libre le groupe devenait surtout dépendant de lui-même.

« Alliance » devient alors un album de contraste, un album où tout se brouille alors que tout est pourtant intelligible, un album où la réflexion combat l’instinct, un album où l’on se retrouve à se battre avec l’attrait que suscite le groupe.