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Cheveux gominés, moustache imposante et… costume noir sobre. Le 13 septembre dernier au Centre Pompidou, Arnaud Rebotini avait troqué son look rockabilly pour une apparence de mafieu. Une manière inconsciente de montrer qu’il reste l’un des parrains de la scène électronique française.

Fidèle à ses habitudes, il était venu avec ses machines analogiques tout droit sorties d’un musée de la musique électronique. Korg, Roland, Sequential Circuits et Oberheim se disputaient ainsi ses faveurs. Pour cette création éphémère baptisée Frontières, le Nancéien s’était adjoint les talents de la vidéaste Zita Cochet et du savant musicien Christian Zanési. Placé au centre de la scène, Rebotini était entouré de ses deux acolytes, disposés sur chacun de ses côté. Durant un peu plus d’une heure, dont un rappel, ce sont cinq pièces musicales qui ont été déroulées.

Un corps électronique

Il n’était pas forcément évident pour Rebotini, enfant de la techno originelle faite de beats, de breaks et de nappes, de collaborer avec un spécialiste de l’électroacoustique du célèbre Groupe de Recherche Musicale de l’INA. Pourtant la complémentarité paraissait évidente. À la colonne vertébrale de ses machines analogiques, accompagnées par le rythme cardiaque de ses boîtes à rythme, s’ajoutait les touches de Zanési. Telle l’épiderme recouvrant cette structure squelettique, ses sons numériques tout droit issu du cerveau de son ordinateur, habillaient parfaitement l’ensemble.

Couche par couche, chacun des mouvements se construisait lentement. De l’extérieur (Zanési) vers l’intérieur (Rebotini) de ce corps électronique. Pour illustrer visuellement cette musique, Zita Cochet, connue pour ses oeuvres vidéos dédiées à Saycet, avait elle aussi choisi de procéder par couche. Ainsi, les immenses écrans recevant les projections étaient superposés les uns sur les autres, captant la lumière de son prédécesseur par effet de transparence. Des webcams placées autour des musiciens retranscrivaient de cette manière leurs actions sur leurs claviers ou console tactile.

Rares sont les créations électroniques transverses aussi réussies. Celle-ci, mise en place dans le cadre de la semaine culturelle de la Techno Parade était quasi parfaite. Elle ouvrait ainsi la saison des spectacles vivants du Centre Pompidou avec une élégance particulièrement prometteuse