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Christoper_Owens_A_New_Testament_Album_Art1) Christopher Owens – “Stephen” (Thierry Chatain)
Extrait de “A New Testament” – 2014 – Gospel
J’espère ne plus jamais avoir à assister aux obsèques d’un enfant. Je n’oublierai jamais l’horreur de ce jour, la révolte ressentie devant le rituel catholique presque obscène pour un athée, le sentiment d’impuissance devant la douleur des parents. J’aurais juste aimé entendre cet hommage de l’ancien chanteur de Girls à son petit frère, décédé faute de soins alors que sa famille était embrigadée dans la secte des Enfants de Dieu. Un gospel countrysant lumineux où la voix délicate d’Owens, soutenue par un chœur, raconte son histoire sans pathos, et l’accompagne sans trembler vers les cieux.

2) FaltyDL – “Heart & Soul” (Julien Lafond-Laumond)falty_dl-in_the_wild
Extrait d’“In The Wild” – 2014 – Future Garage
Va savoir pourquoi, Drew Lustman n’intéresse pas tant que ça, et même de moins en moins au fil des disques. “In The Wild”, son petit dernier, jouit d’un accueil poli mais sans une once d’enthousiasme. Je ne comprends pas ! Ce disque est tellement brillant. FaltyDL possède un talent écoeurant, aussi bien pour bâtir des rythmiques chancelantes et efficaces que pour noyer l’auditeur sous des harmonies féériques. Sur “Heart & Soul”, c’est particulièrement flagrant, avec un sample vocal déroutant, un groove jungle et une atmosphère que ne renieraient pas Bola ou Global Communication.

Spoon 1503) Spoon – “Outlier” (Marc Mineur)
Extrait de “They Want My Soul” – 2014 – Rock
Spoon avait avoué qu’après Transference il était sec, à plat. Alors Britt Daniels est allé se changer les idées avec Dan Boeckner (Wolf Parade, ce genre) et fonder Divine Fits. Le huitième album du groupe d’Austin est inespéré, ayant la fraicheur des grands premiers albums qu’on a tant aimé (Franz Ferdinand, Bloc Party, Foals). Compliqué de choisir dans tous ces titres, mais j’ai isolé Outlier, celui qui explose le premier.

ILYBICD4) I Love You But I’ve Chosen Darkness – “If It Was Me” (Anthony)
Extrait de “Fear Is On Our Side” – 2006 – Gothique texan
Palme d’Or du nom de groupe le plus romantico-ridiculo-pleurnicho-ampoulé, I Love You But I’ve Chosen Darkness est d’une rareté qui va heureusement cesser dans quelques semaines. Un seul album à son actif en 2006, rempli de quelques perles qui raviront l’amateur de rock gothique à mèches “ailes de corbeau”. Branchant une mélancolie évidente dans la prise jack de leurs amplis guitare, les 5 texans laissent plus facilement l’emphase à leurs compatriotes d’Interpol. Sauf peut-être sur ce “If It Was Me”, dont la partie finale, aérienne et lancinante, clôture un album sombre et nerveux. Vous avez chosen la darkness but i love you quand même…

5) Sondre Lerche – “Lucifer” (Arbobo)Sondre-Lerche-Please
Extrait de “Please” – 2014 – Pop
Malgré un surprenant blaze qui le ferait passer pour ibérique ou argentin, le gars est bien norvégien et de disque en disque il ne perd rien de la facilité bluffante avec laquelle il pond intros accrocheuses, mélodies calines, et orchestrations classe. Cette année avec Please, moins d’influences McCartney mais plus de groove et plus de… Bowie (cf. le logging off final, imparable). Bad law, qui ouvre l’album, est un vrai tube comme on les aime. Mais le reste est aussi bon, et sur Lucifer les paroles sont un bijou d’humour décalé.

6) Big Ups – “Justice” (Benjamin Fogel)Big Ups
Extrait de “Eighteen Hours of Static” – 2014 – Post Hardcore
Je n’avais pas été particulièrement excité par la sortie de “Eighteen Hours of Static”, le premier véritable album de Big Ups publié en ce début d’année. Il faut dire qu’en 2014, la perspective d’un groupe new yorkais qui se réclame de Fugazi et veut dénoncer ce qui va mal dans la société n’a rien de particulièrement novateur et réjouissant. Et pourtant, les mois passant, je réalise que ce disque me colle à la peau, et que j’y retrouve des sensations oubliées. Sur “Justice”, par exemple, c’est toute l’époque du One Armed Scissor d’At the drive-in qui se rematérialise devant moi. Certes, il manque un grain de folie aux New Yorkais et leur son reste au final très propre. Mais il n’est pas absurde du coup de voir en eux le chainon manquant entre At the drive-in et un groupe beaucoup plus perfectionniste comme Shellac.

R.E.M._-_Automatic_for_the_People7) R.E.M – “Man On The Moon” (Isabelle Chelley)
Extrait de Automatic For The People – 1992 – Rock à neurones
Pendant longtemps, j’ai plus été absorbée par la vidéo où Michael Stipe canalise au mieux son inner Montgomery Clift que par paroles de la chanson et pour être honnête, je n’avais qu’une idée floue de qui était Andy Kaufman. Et puis, il y a eu le biopic et jamais je n’aurais cru que voir mourir Jim Carrey pouvait à ce point-là me faire détremper du Kleenex. A moins que ce ne soit ce morceau qui faisait enfin sens et parlait si bien de la mort et des souvenirs en vrac, sur fond de références à la pop culture et à quelques théories du complot. Aujourd’hui, “Man On The Moon” me donne toujours le frisson. Que ce soit à cause de son texte, de l’interprétation délicate de Stipe, des guitares jangly ou de la mandoline avec ses sonorités aigres-douces, raccord avec la chanson.

playlist septembre linda jones
8) Linda Jones – “For your precious love” (Alexandre Mathis)
Extrait de “For Your Precious Love” – 1972 – Soul

Si un jour je me marie, je veux cette musique pour ouvrir la bal. Je n’arrive pas à savoir si je préfère cette version ou celle d’Otis Redding, et cette question absolument essentielle (car inutile) me taraude depuis des semaines. Mais surement parce que Michael Mann l’utilise dans son sublime Ali, j’aime me plonger dans cette version. Avant de me servir à un éventuel mariage, “For your precious love” sera ma chanson totem pour remonter sur le ring. Car il est temps de remonter sur scène Alex.

1a6ba4bb9) My Brightest Diamond – “I’m not the bad guy” (Catnatt)
Extrait de “This Is My Hand” – 2014 – Rock lyrique ?
Il est des artistes que je défendrai jusqu’au bout, même si je ne n’aime pas leur dernière création. My Brightest Diamond en fait partie : j’aime cette femme, sa démarche, son chemin singulier, sa façon si particulière de se réinventer. Une créature étrange qui m’enchante. Si j’avais eu du talent, elle est exactement ce que j’aurais aimé être. Son dernier album est une merveille, à écouter absolument. Moins conceptuel, plus accessible – et pourtant sans concessions – que le précédent, il fait partie de mes indispensables de cette année. Et cette joie de la voir bientôt en concert ! Le 26 octobre au Badaboum. Viens si tu peux !

10) Curtis Mayfield – “Freddie’s Dead” (Laura)20140830_717997
Extrait de “Superfly” – 1972 – Soul

Pour une fin d’été où la mélancolie tient chaud, où la tristesse est lumineuse, j’écoute en boucle Curtis Mayfield, sa voix irrésistible et ses orchestrations en forme de déclaration d’amour. Il faut écouter “Superfly” en entier, mais “Freddie’s Dead” est mon premier coup de foudre.

eicher11) Stephan Eicher – “Confettis” (Thomas Messias)
Extrait de “Eldorado” – 2007 – Chanson franco-teutonne
Je travaille beaucoup mon sens de la diplomatie ces temps-ci, mon rapport à l’agressivité dont je peux parfois faire preuve lorsqu’il s’agit de défendre mes convictions politiques ou culturelles. Je tourne sept fois ma langue dans ma bouche avant de traiter les cons de cons, parce que ça ne fait de toute façon pas avancer grand chose. Stephan Eicher est un peu mon gourou, mon défouloir par procuration, celui qui traite le destinataire de sa chanson de “pauvre connard”, en toute sobriété. J’en ai profité pour ressortir l’album “Eldorado”, l’un des mes chouchous des années 2000, celui qui réussit l’exploit de me faire chanter en allemand. Et ce n’est pas demain que j’en ferai des confettis.

a3887606282_212) Nana Grizol – “Tacoma Center 1600” (Nathan)
Extrait de “Nightlights I-III – Tacoma Center 1600” – 2014 – Pop parfaite
Je pourrais vous parler de Nana Grizol pendant des journées entières. Parce que leur album “Ruth” est sûrement un des albums que j’ai le plus écouté dans ma vie, parce que j’ai usé leurs chansons jusqu’à la corne et qu’elles m’amènent toujours la même joie. Nana Grizol, c’est un groupe inconnu mais culte dans mon cœur. Theo Hilton a repris ses études à NYU et Nana Grizol est en vacances depuis quelques années. Mais voilà que 2014 nous apporte quatre nouveaux titres. Alors on les écoute jusqu’à ce qu’ils deviennent des amis proches.

ParisTexas13) Ry Cooder – “Houston In Two Seconds” (Alexis J.)
Extrait de la bande originale de “Paris, Texas” – 1984 – Country des plaines
Paris, Texas est ressorti sur les écrans cet été. Découvrir le film de Wenders en 2014 est une expérience étrange, comme de lire trop tardivement Sur la route. D’une certaine manière leur immense influence a joué contre ces oeuvres à la fois trop modernes pour leur époque et pas suffisamment visionnaires pour la nôtre. Il en va sans doute de même pour la musique signée Ry Cooder, l’impression de la connaitre sans l’avoir jamais entendue. Qu’importe. Comme le film, elle est superbe.

Beastieboys_checkyourhead14) Beastie Boys – “Live at P.J.’s” (Christophe Gauthier)
Extrait de “Check Your Head” – 1992 – Rap

Ça me prend parfois comme une envie de pisser : un besoin irrépressible d’écouter les Beastie Boys. La dernière fois, c’était lors d’une soirée d’errance sur Youtube. Leur passage dans l’émission de David Letterman en 1992 est apparu dans la colonne de suggestions, sans crier gare. Un clic et quelques âneries de Letterman plus tard, Ad-Rock et sa gueule de canard beuglent dans mon casque et je headbangue comme quand j’avais 17 ans. Et c’est reparti pour un tour, Check Your Head” et “Paul’s Boutique” en rotation lourde pour une bonne semaine.